La priorité du travail humain sur les biens matériels. – La prioridad del trabajo humano sobre los bienes materiales

La priorité du travail humain sur les biens matériels.

Le travail (cause efficiente) est prioritaire par rapport au produit (cause matérielle) puisque l’objet ne peut être considéré comme une cause  sans avoir été, auparavant,  le produit d’un  travail antérieur. L’être humain est le départ de toute action ayant comme effet l’augmentation de la valeur économique.

La méthodologie générale du travail est influencée par l’intelligence de l’homme capable de capter les objectifs et de découvrir les moyens pour les atteindre. On ne peut appliquer la même méthodologie à un pays peu peuplé et ayant des ressources naturelles abondantes qu’à un pays surpeuplé et pauvre en  richesses naturelles. Il est absurde d’appliquer dans ce dernier cas, comme on l’a souvent fait, des systèmes technologiques de développement économique cherchant à économiser le travail et peu regardant en dépense de ressources matérielles. Cette méthodologie est adaptée à un pays peu peuplé et riche en ressources mais on ne peut l’appliquer  à d’autre cas comme si c’était le système le plus efficace. Les politiques de développement doivent tenir compte du facteur travail, du capital humain concret de la région à développer, avec son tempérament, ses qualités et ses limitations. Le capital physique d’un pays n’est pas décisif, ce qui est décisif c’est le capital humain. Il y a des exemples concrets dans l’économie mondiale de pays pauvres en ressources naturelles qui, grâce à la stimulation de leur capital humain, ont pu atteindre des niveaux élevés de développement. A l’inverse, il existe aussi  des pays et des régions qui, ayant de grandes richesses physiques, se trouvent dans une étape de sous-développement économique.

Le travail humain est au-dessus de l’infrastructure matérielle à tous les niveaux économiques : économie domestique, entreprise, région, pays. Parmi les causes de la pauvreté, les facteurs matériels sont secondaires : les causes les plus importantes sont les déficiences de l’éducation, de la culture et de l’organisation.

Dans le domaine de l’entreprise, on observe également un changement positif, le capital humain est davantage pris en considération. Le directeur d’une entreprise n’est plus une personne simplement capable de combiner les facteurs de production aux meilleures circonstances technologiques et économiques. Considérer que le travail est un facteur fixe et conventionnel, presque passif comme la matière, n’est plus approprié au contexte de l’entreprise actuelle qui a besoin d’imagination créative dans la recherche des objectifs de son activité. Le « software » humain est, en définitive, celui qui alimente et vivifie le « hardware » matériel de l’entreprise. On ne peut pas faire le bilan d’une organisation  économique en se basant simplement sur sa production physique. La caractéristique la plus importante pour faire ce bilan est la capacité humaine pour le travail présent et surtout futur, car c’est elle qui permettra la continuité de son activité. La capacité productive des personnes est le point le plus important pour une organisation économique. Les politiques de développement régional devraient changer de stratégie générale, et donner plus d’importance aux personnes qu’aux marchandises.

Généralement, il se passe le contraire : les préjugés économiques font leur apparition et on construit des modèles très compliqués qui incorporent des abstractions telles que le PNB, l’épargne, l’investissement en capitaux fixes, les importations ou le rythme des exportations etc., qui  ne représentent que des produits matériels et on délaisse le capital humain qui devient un simple paramètre générique et quantitatif : la population. Non seulement on le délaisse, mais, en plus, on le rend coupable de l’échec éventuel du modèle de développement, ce qui est une contradiction inadmissible. Les modèles de développement doivent davantage prendre en considération les variables et les causes humaines de la croissance, plus en accord avec la reconnaissance du travail humain en tant que cause efficiente de la valeur économique.

Je considère que certaines affirmations qui s’appliquent habituellement à l’importance de l’accumulation du capital physique, sont plus appropriées pour parler du capital humain. 

« Le capital est le futur. C’est la provision pour les risques, les incertitudes, les changements et les travaux de demain. Ce n’est pas un coût important mais c’est tout de même un coût. Une économie qui n’accumulerait pas suffisamment de capital pour couvrir ses frais futurs, est une économie qui se condamne toute seule à la récession et à une crise continue, la crise de stagflation »17

Pour sa part, Hayek signalait que « Si les peuples occidentaux disposent de plus de richesses que les autres pays, cela est du, en partie seulement, à une plus grande accumulation de capital (physique) C’est surtout l’utilisation effective du savoir qui leur a donné la suprématie »19

  Cette priorité de l’homme sur la nature ne lui permet pas une exploitation abusive. Comme nous l’avons déjà vu dans le chapitre précédent, les deux sont intégrés dans la même tâche. Si la prépondérance de l’homme devient agressive, l’homme sera perdant. Sa relation avec la nature doit être une domination aimable et féconde. D’ailleurs, le sentiment de respect envers la nature est un composant implicite et naturel de toute attitude de respect envers autrui.

Pour que le travailleur puisse atteindre son objectif d’augmentation de la valeur, il faut qu’il domine le produit et non l’inverse. Une « ambiance » de travail, révélatrice d’une philosophie de travail adéquate, c’est à dire une philosophie selon laquelle le dominé est la marchandise et non le travailleur, est de plus en plus importante pour l’efficacité de la production. L’automatisation peut servir à humaniser cette ambiance en libérant l’homme  de tâches purement physiques, mécaniques ou routinières. Mais la technologie moderne a parfois privé l’homme d’un travail créatif, utile, où ses mains et son cerveau  participent du même effort, en  exigeant de lui un  travail fragmenté, spécialisé, plus routinier.19

Le déplacement d’une activité du secteur primaire vers le secteur secondaire, et particulièrement du primaire ou secondaire vers le tertiaire, vient renforcer une tendance qui s’observe dans les économies des pays les plus développés et qui est en relation directe avec ce besoin d’ambiance plus humaine au travail : on valorise de plus en plus le travail autonome, sans sortir de chez soi. Ce ne sont plus les personnes qui se déplacent vers leur lieu de travail, mais le travail qui vient vers elles. L’informatique et les communications rendent cette tendance possible. 20

Le travail augmente sa valeur s’il nous permet de nous exprimer, si c’est un moyen de matérialiser nos énergies créatives, si nous le contrôlons c’est à dire si ce n’est ni le travail, ni la marchandise, ni la machine qui nous contrôle. Les bénéfices de l’industrialisation, en terme de production physique, ont été notablement réduits par la tendance à transformer les gens en automates. Schumacher distinguait les outils, les serviteurs de l’humanité puisqu’ils élargissent son champ d’action et sa capacité, des machines, qui sont nos maîtres en nous obligeant à travailler à leur rythme, à nous adapter à leurs exigences, à aller où elles se trouvent. Convertir les instruments en outils sans nous transformer  en machines,  voilà ce qu’il y a  de plus important.

Le travail est la cause motrice dans la création de la valeur, il transmet au produit quelque chose qui lui est propre, un peu d’ « humanité » en somme, qui est incorporé au produit fini. Le travailleur transmet au produit, par son travail, quelque chose qui  lui ressemble, quoique inférieur et un peu différent. L’homme, dirigé par sa raison et sa volonté, peut produire des effets visant à «humaniser » très différents les uns des autres.

La richesse intérieure du travailleur se déploie dans l’ensemble des actions que constitue son travail. Par le travail, nous humanisons ce sur quoi nous agissons. Le niveau d’humanité de celui qui travaille est transmis au produit de son action. Meilleur est le travailleur, meilleures sont ses possibilités de créer de la valeur par son activité. On comprend, donc,  mieux pourquoi le concept de capital humain est si important.

La nature humaine se manifeste principalement par le travail. L’exercice des opérations rationnelles et volontaires, nécessaire à tout travail, démontre la spiritualité de l’homme.  Il agit grâce à ses différentes facultés et capacités. Lors du travail, ces diverses facultés se complètent entre elles. L’amélioration de chacune de ces facultés ou de leur complémentarité constitue le but des investissements en capital humain : la formation professionnelle.

L’économie est aussi normative, car c’est une activité humaine pour laquelle le capital humain est, de plus en plus clairement,  la ressource principale, la ressource essentielle. L’économie doit organiser ce capital humain, elle doit l’ordonner selon une certaine norme. Cette norme dérive de la réalité positive, de l’essence de la nature. L’économie positive nous mène à l’économie normative. Si les choses et l’homme sont d’une certaine forme, et nous voulons atteindre cet objectif, nous devons agir en conséquence. 

Une certaine économie considère seulement l’efficacité de l’action humaine quand celle-ci est capable de produire plus et mieux et oublie toute autre valeur personnelle de cette action. Cette perspective est dangereuse car elle nous fait oublier combien il est important d’augmenter, par cette même action, l’humanité du travailleur pour permettre une plus grande efficacité qualitative lors de travaux postérieurs.

Il est réducteur de juger un travail, en se référant seulement qu’aux produits. Il faut aussi évaluer l’amélioration ou non du propre sujet travailleur. Considérer les conséquences du processus de production ne suffit pas. L’entreprise doit aussi observer les répercutions de ce processus sur les agents qui y participent. La richesse matérielle d’une entreprise est secondaire comparativement à sa richesse en capital humain. On a découvert que le composant d’une organisation humaine est la ressource décisive pour une entreprise ayant de bons résultats et c’est également un élément de continuité.

Les activités techniques de l’entreprise se nourrissent de relations humaines, c’est pour cela qu’il faut, de plus en plus, insister sur ce point.

Un déplacement du capital matériel au capital humain est en train de se produire et, à l’intérieur de ce dernier, nous passons du composant purement physique aux composants intellectuel et créatif.

Diriger ne consiste plus seulement à commander. Dans une entreprise, il faut aussi savoir dialoguer et échanger pour atteindre des buts communs. L’intellect et la liberté créative de celui qui obéit aux ordres sont très importants. Réaliser de grands objectifs suppose l’accomplissement de tâches qui ont été imposées c’est à dire la réponse à des ordres qui ont été donnés. Ces ordres donnés par les dirigeants s’adressent à des sujets qui, eux aussi, sont libres. C’est, donc, tout un jeu de libertés qui doivent se combiner. Celui qui dirige ne doit pas se limiter à donner des ordres, il doit aussi se faire comprendre. L’ordre doit être compris pour être réalisé.

L’activité de l’employé n’est pas seulement mécanique, semi-passive, il doit être incorporé au système de décisions pour pouvoir prendre ses propres décisions afin de mieux accomplir les objectifs généraux. Améliorer l’organisation du travail ne consiste pas seulement à payer davantage le travailleur pour son efficacité productive. Il s’agit plutôt de viser un modèle de fonctionnement plus humain, et donc, plus intelligent, dans lequel les individus ordonnent et obéissent, en alternance, pour améliorer les produits et leur propre travail.

 A cette dualité d’objectifs et de fonctions du travail, nous ajouterons, dans les chapitres suivants, le fait que l’entreprise veuille obtenir un meilleur service pour ses clients potentiels. Ainsi, nous obtenons les trois fonctions du  travail, en tant que cause efficiente : humaniser la matière, s’humaniser soi-même en accomplissant cette tâche et humaniser les personnes que nous visons à travers cette activité. Il s’agit d’améliorer la valeur de la matière en essayant d’augmenter la valeur du patrimoine d’autrui mais aussi en élevant la valeur du propre patrimoine humain.     

17 DRUCKER, op.cit, p. 11.
19 HAYEK, Los fundamentos de la libertad, Unión Editorial, Madrid 1975, p. 73.
19 SCHUMACHER, Lo pequeño es hermoso, Hermann Blume, Madrid 1978, p.133.
20 HANDY, el futuro del trabajo humano, Ariel, Barcelona 1986, p.106.

FONDEMENTS DE LA VALEUR ECONOMIQUE – FUNDAMENTOS DEL VALOR ECONÓMICO

TEXTO ORIGINAL DEL AUTOR EN ESPAÑOL EUROPEO

La prioridad del trabajo humano sobre los bienes materiales

El trabajo (causa eficiente) es prioritario al producto (causa mate­rial), puesto que éste no podría ejercer su influjo causal sin el previo ejercicio del trabajo. El ser humano es el principio del que fluye primariamente cualquier acción que hace que algo sea más valioso en términos económicos.

Incluso la misma metodología general del trabajo resulta influen­ciada por esa intelectualidad humana, que es capaz de captar los fines y descubrir los medios idóneos para esos fines. No se puede aplicar la misma metodología a un país escaso en población y con recursos materiales abundantes que a un país superpoblado y pobre en riquezas naturales.  Es  absurdo  aplicar a  este  último,  como  en  repetidas  ocasiones  se  hace,

sistemas tecnológicos y de desarrollo económico que buscan la economización del trabajo y que, sin em­bargo, son indiferentes al gasto de recursos materiales. Esa metodología, que es apropiada en el país escaso en población y rico en recursos, no se puede trasladar sin más al otro como si fuese la más eficiente. Las políticas de desarrollo

tienen que contar, para sus li­neamientos esenciales, especialmente con el factor trabajo humano, con el capital humano concreto y determinado de la región a desa­rrollar, con su idiosincrasia particular, con sus virtudes y sus limita­ciones. El capital físico de un país no es el decisivo; el decisivo es el capital humano. Hay ejemplos patentes en la economía mundial de países pobres en recursos naturales que, por impulso de su capital humano, han conseguido alcanzar altas cotas de desarrollo. Existen también, a la inversa, países y regiones geográficas con gran riqueza de recursos naturales físicos que se encuentran en etapas de subdesa­rrollo económico.

El trabajo humano está por encima de la infraestructura material en todos los órdenes económicos que consideremos: economía do­méstica, empresa, región, país. Entre las causas de la pobreza, los factores materiales son secundarios; las causas más importantes son inmateriales y radican en deficiencias en la educación, cultura y organización.

En el ámbito empresarial se observa también un cambio positivo hacia una consideración mayor del capital humano. El director de empresa no es ya la persona que es capaz, simplemente, de combinar factores de producción en unas circunstancias tecnológica y econó­micamente óptimas, presuponiendo unos datos fijos y necesariamen­te establecidos. El considerar el trabajo como un factor fijo y conven­cional, semipasivo también como la materia, es algo que ya no resulta apropiado en el contexto de la función empresarial actual, que preci­sa imaginación creativa en la búsqueda de los fines de su actividad y capacidad de idear y de realizar en todos los individuos que compo­nen dicha organización. El «software humano» es el que en definitiva alimenta y vivifica el «hardware» puramente material de la empresa. El balance de cualquier organización económica no es posible hacer­lo con referencia a la producción física simplemente, sino que la característica más importante a resaltar para hacer ese balance es la capacidad humana de trabajo actual y especialmente de trabajo futu­ro que permita la continuidad creciente de su actividad. La valora­ción más importante en toda organización económica es aquella que se fundamenta en las capacidades operativas de las personas que forman parte de esa organización. Las políticas de desarrollo regio­nal deberían ajustarse a esta realidad de la causación del valor y, teniendo en cuenta la virtualidad de la causa eficiente, cambiar cons­cientemente la estrategia general haciendo un mayor hincapié en las personas que en las mercancías.

 Generalmente sucede lo contrario: el prejuicio economicista hace su aparición y se construyen modelos altamente complejos que incor­poran abstracciones tales como el PNB, el ahorro, la inversión en capital fijo, las importaciones, el ritmo de exportaciones, etc., que representan a los productos materiales, dejando arrinconado en un parámetro genérico y cuantitativo de «población» el capital humano. No sólo se le arrincona, sino

que, cayendo en una contradicción inadmisible, se le culpa del posible fracaso del modelo de desarrollo. El modelo que incorporaba las variables antes enunciadas era perfec­to, pero la población, considerada simplemente como divisor, al cre­cer desmesuradamente, lo ha hecho fracasar. Los modelos de desa­rrollo necesitan considerar variables y causas del crecimiento más humanas, más acordes con el reconocimiento del trabajo humano como causa eficiente del valor económico.

Parafraseando afirmaciones que se aplican generalmente a la im­portancia de la acumulación de capital físico, considero que se pue­den referir, e incluso con mayor propiedad, al capital humano:

«El capital es el futuro. Es la provisión para los riesgos, las incer­tidumbres, los cambios y los trabajos de mañana. No es un coste presente, pero es ciertamente un coste. Una economía que no acu­mule suficiente capital para cubrir sus futuros costes es una econo­mía que se condena a sí misma a la recesión y a una crisis continua­da, la crisis de la stagflation». 17

 Por su parte, Hayek señalaba que «la circunstancia de que los pueblos occidentales dispongan de más riqueza que los demás países tan sólo en parte es debida a una mayor acumulación de capital (físico). La primacía se la ha dado principalmente la utilización más efectiva del conocimiento». 18

Esa prioridad del hombre sobre la naturaleza no le da carta blan­ca de explotación abusiva. Como ya veíamos en el capítulo anterior, ambos están interesados en la misma tarea. Si la preponderancia del hombre se hace agresiva, el hombre mismo es el que sale perdiendo. Su relación es de dominio amable y fecundo. De hecho, el sentimien­to de respeto y consideración hacia la naturaleza es un componente natural e implícito en toda actitud habitual de respeto hacia los de­más.

Para que el trabajador logre su efecto de acrecentar el valor, se requiere que domine el producto y no que éste le domine a él. El «ambiente» de trabajo en el que de modo práctico quede patente una adecuada filosofía del trabajo, según la cual el dominado sea la mercancía y no el trabajador, se presenta cada vez como más impor­tante para la eficacia de la producción. La automatización puede humanizar ese ambiente liberando al hombre de tareas puramente físicas o mecánicas, rutinarias, pero la tecnología moderna, en oca­siones, ha privado al hombre de un trabajo creativo, útil, hecho con sus manos y su cerebro, al exigirle un tipo de tarea fragmentada, especializada, más rutinaria si cabe. 19

El desplazamiento del trabajo desde el sector primario al secun­dario, y especialmente del secundario y primario al terciario, está posibilitando otra tendencia que se observa en las economías más desarrolladas y que se relaciona directamente con esta necesidad de ambiente humano en el trabajo: se potencia cada día más el trabajo autónomo (por cuenta propia), e incluso el trabajo en el hogar. En lugar de ser las personas quienes tienen que desplazarse allí donde se encuentre el trabajo, es éste el que tiende a volver allí donde están las personas. La informática y las comunicaciones hacen factible esta tendencia. 20

El trabajo aumenta su valor si nos permite expresarnos, si es un medio para materializar nuestras energías creativas, si está bajo nues­tro control y no es el trabajo, la mercancía o la máquina quien nos controla a nosotros mismos. Los beneficios en términos de produc­ción física de la industrialización quedaron mermados notablemente por la tendencia a convertir a la gente en autómatas humanos. Schu­macher distinguía entre herramientas, que son los sirvientes de la humanidad -amplían su campo de acción y su capacidad-, y las máquinas, que son nuestros amos, obligándonos a trabajar a su ritmo, a adaptarnos a sus exigencias, a acudir allí donde estén. Lo importante es convertir los útiles de trabajo en herramientas, pero no maquinizarnos.

El trabajo es la causa motriz en la creación del valor, transmite al producto algo suyo, algo humano por tanto, que se encuentra ya incorporado en el producto final. El trabajador transmite al produc­to a través de la acción del trabajo algo semejante a sí, aunque distin­to e inferior. El trabajador es causa análoga del producto final. El hombre puede producir bajo la dirección de su entendimiento y de su voluntad efectos humanizadores diversísimos.

La actividad del trabajo humano, por ser éste libre, produce su efecto con dominio sobre la operación, pudiendo producirlo o no en virtud de una decisión. El trabajador, por ser causa libre, tiene domi­nio sobre el fin que se propone, ya que lo tiene que conocer y tendera él con su voluntad. La acción del trabajo no está determinada necesariamente, puede actuar o no, actuar de un modo o de otro. Siempre hay un riesgo en la delegación de facultades, porque el tra­bajador es causa libre y no es posible prever con certeza cuál será su actuación.

La riqueza interior del trabajador se despliega en el conjunto de acciones que constituyen su trabajo. Mediante el trabajo humaniza­mos aquello sobre lo que actuamos. El grado de humanidad del que trabaja es transmitido al producto de su acción. Cuanto mejor es el trabajador más posibilidad tiene de crear valor mediante su activi­dad. Desplegarán una mayor y más honda actividad en la medida en que sean hombres de modo más pleno. Cuanto mejor sea el actor en el mundo del trabajo mejor será su labor. De ahí la importancia cada vez mayor que se descubre tras el concepto de capital humano.

 La naturaleza humana se manifiesta principalmente a través de su obrar. El ejercicio de las operaciones racionales y voluntarias ne­cesarias en todo trabajo humano ponen de manifiesto su espirituali­dad. Aunque el producto del trabajo siempre es atribuible al sujeto que actúa, éste lo hace a través de sus distintas facultades, de sus distintas capacidades. Esta diversidad de facultades está complemen­tada; unas se influyen a otras en el actuar. El mejoramiento de estas facultades, tanto individualmente como en sus complementarias, es el fin de las inversiones en capital humano: la capacitación profesio­nal.

La economía es también normativa, porque es una actividad hu­mana en la que el capital humano, cada vez más notoriamente, es el principal recurso, el esencial. Por tanto la economía necesita orde­nar, organizar ese capital humano, ordenarlo con idoneidad, es decir normativamente. Esa norma, ese deber ser del trabajo deriva de la realidad positiva de cómo es la naturaleza. La economía positiva nos lleva a la economía normativa. Si las cosas y el hombre son de tal o cual forma, y queremos conseguir tales fines, debemos actuar así o asá.

El peligro del economicismo, que consiste en mirar la eficacia de la acción humana exclusivamente en cuanto ésta es capaz de producir más y mejores mercancías prescindiendo de cualquier otro valor personal de esa acción, nos lleva a olvidar la conveniencia de incre­mentar, a través de la misma acción, la humanidad del sujeto trabaja­dor que permitirá una mayor eficacia cualitativa en trabajos posterio­res.

Es un reduccionismo economicista juzgar un trabajo exclusiva­mente por los productos; hay que valorar también el mejoramiento o empeoramiento del propio sujeto trabajador. No basta con mirar las consecuencias del proceso productivo en cuanto a los productos terminados. Cada vez, la empresa precisa observar las consecuencias de ese mismo proceso sobre los agentes que intervienen en él. La riqueza material de una empresa es secundaria con respecto a la riqueza en capital humano. El componente de organización humana se está descubriendo como el recurso decisivo para los buenos resul­tados empresariales y para su continuidad a lo largo del tiempo.

La diversidad cada vez mayor de actuaciones especializadas im­plica la imposibilidad de gestionar los intereses del grupo empresa­rial sin una mayor valoración del componente humano. Las activida­des técnicas de la empresa están sustentadas por relaciones humanas, y sobre éstas, cada vez más, hay que incidir.

Se está produciendo un desplazamiento del capital material al capital humano y, dentro de éste, del componente puramente físico al más intelectual y creativo, al más libre.

La dirección no consiste ya en una pura función de ordeno y mando que requiere una actitud totalmente neutra y funcionarial del subordinado. Las relaciones empresariales requieren  ya  diálogo  e in­tercambio  de información  en orden a  la consecución de los

mismos fines comunes. Cada vez más, en el ejercicio directivo, hay que con­tar más con el intelecto y la libertad creativa de quien obedece, pero que obedece inteligentemente. El cumplimiento de los grandes obje­tivos se concreta a través de órdenes, pero órdenes que han de enco­mendarse a otros sujetos, también libres, y, por lo tanto, la gerencia implica un juego de libertades que han de coordinarse. El que dirige tiene que hacerse entender, no basta con dar la orden. Tiene que ser entendida para llegar a realizarse.

El subordinado no se limita a una actuación maquinal, semipasi­va; se requiere que se incorpore al sistema de decisiones y pueda tomar sus libres y creativas decisiones en su ámbito particular para mejor cumplir los objetivos del ámbito general. Mejorar la organiza­ción del trabajo no consiste exclusivamente en pagar más al trabaja­dor por su simple eficacia productiva en términos economicistas, sino aproximarse a un modelo funcional, más humano, y por lo tanto libre e inteligente, en el que los distintos individuos manden y obe­dezcan alternativamente mejorando los productos y ellos mismos en su trabajo.

Si a esta dualidad de objetivos y funciones del trabajo añadimos el hecho, que estudiaremos en capítulos posteriores, de que la em­presa se dirige a conseguir un mejor servicio para sus clientes poten­ciales, podemos adelantar ya la triple función que el trabajo consigue en cuanto causa eficiente: humanizar la materia, humanizarse a sí mismo en esa tarea y humanizar a las personas hacia las que se dirige dicha actividad. Mejorar el valor de la materia, tratando de mejorar el valor de los patrimonios ajenos y mejorando así el valor del propio patrimonio humano.

17   DRUCKER, op. cit., p. 11.                                                                          .
18   HAYEK, Los fundamentos de la libertad, Unión Editorial, Madrid 1975, p. 73.
19   SCHUMACHER, Lo pequeño es hermoso, Hermann Blume, Madrid 1978, p. 133.

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